La terre est un bien commun, pas une marchandise !

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Membres de collectifs, associations et mouvements citoyens, nous nous sommes retrouvés ce lundi 5 juin à Châteaubourg pour échanger sur la préservation des terres agricoles et des espaces naturels et forestiers. Nous avons échangé sur nos mobilisations respectives et en particulier sur plusieurs projets d’extensions de zones d’activités qui menacent d’artificialiser des surfaces importantes de terres agricoles.

Ces projets ne sont aujourd’hui plus justifiés dans un contexte social et environnemental de crise. Il est urgent d’entamer une évolution de notre système économique et d’abandonner le modèle de développement de ces dernières décennies ; un modèle qui est responsable de l’augmentation des gaz à effet de serre, de la destruction de la biodiversité, de l’épuisement de ressources et de précarisation d’une partie de la population. Au même titre que l’eau, les sols sont des biens communs, et non des marchandises. Nous devons dès aujourd’hui n’en consommer que le strict nécessaire et les citoyens doivent être impliqués dans les décisions relatives à ces biens publics.

En France, l’artificialisation augmente presque 4 fois plus vite que la population et est au dessus de la moyenne européenne. Alors que la Bretagne conserve sa vocation agricole, c’est la région qui a consommé le plus de foncier en France. L’artificialisation de terres agricoles pour créer des zones d’activités et des logements reste aujourd’hui la solution de facilité pour les élus. Si la loi commence à freiner cette artificialisation avec la mesure « zéro artificialisation nette » (ZAN), nous constatons que sur nos territoires les projets continuent. Nous constatons également qu’il n’y a aucune concertation entre les collectivités et encore moins avec les citoyens : chacune fait sa zone d’activités dans son coin, espérant accueillir le maximum d’entreprises. Nous estimons qu’il est urgent de passer d’une logique de compétition à une logique de coopération et de solidarité entre les territoires. L’aménagement du territoire doit être discuté et décidé à l’échelle de la Bretagne, avec ses habitants.

Alors que les entreprises peinent à recruter, l’argument seul de la création d’emplois n’arrive plus à convaincre. Pour quels emplois surtout? Les porteurs de ces projets ne veulent pas répondre à cette question. Une chose est certaine aujourd’hui : les employés des industries installées sur nos territoires doivent habiter de plus en plus loin faute de logements abordables et n’ont pas d’autres choix que d’utiliser la voiture faute de transports collectifs.

Nous nous opposerons collectivement à ces projets. Il est temps de changer de logiciel pour évoluer et favoriser une économie plus résiliente qui réponde aux défis environnementaux et sociaux inédits de ce siècle !

Le 9 juin 2023. Signataires:

Les projets contestés :

  • Parc d’Activité des Portes de Bretagne nº2 (27 hectares) à Servon-sur-Vilaine
  • Parc d’Activitié de la Gaultière (44 hectares) à Châteaubourg
  • Parc d’Activité du Haut Montigné (18 hectares) à Etrelles
  • Parcs d’Activités de la Grande Haie (42 hectares), de la Briqueterie (8 hectares) à Vitré
  • ZA du Hill 3 (15 hectares) à Noyal Chatillon sur Seiche
  • Zone d’activité Sevailles2 (21 hectares) à Liffré

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